La marche de Mina de Yoko Ogawa

Allez, encore un petit coup de coeur 2008

La plume gracieuse, un brin légère, Yoko Ogawa explore dans "La Marche de Mina" les contrées les plus tendres de l’enfance. Celles où un mot, où des boîtes d’allumette, où des histoires que l’on se raconte en secret revêtent une allure presque magique… Celles où un goûter, où une visite à la bibliothèque oscillent entre geste quotidien et rituel.

De personnage en personnage, d’anecdote en anecdote, l’émerveillement reste. Il plane, jamais trop ferme, toujours nuancé. Car c’est avec circonspection que Tomoko, notre narratrice, découvre un univers fastueux, à la lisière de la chute, reposant sur un équilibre aussi précaire que la santé de Mina. C’est avec la même prudence que la jeune fille se familiarise avec Madame Yoneda, grand-mère Rosa, Pochiko l’hippopotame nain, la belle et fragile Mina… Galerie de personnages d’autant plus attachante qu’elle saura toujours conserver une part de mystère.

On retrouve dans "La Marche de Mina" plusieurs thèmes chers à Yoko Ogawa. La perversité en moins. La luminosité, et même une pointe de tendresse, en plus. Ce qui ne lui sied pas mal.